Un désintérêt qui aura sans doute de graves conséquences
Notre excellent hebdomadaire régional, L’Écho du Gros-de-Vaud, dans son édition du 21 novembre, s'intéresse à un phénomène inquiétant et profond qui est la constante baisse de motivation de nos concitoyens à s'engager dans la vie politique locale, phénomène qui se ressent également dans notre chef-lieu challensois. Un désintérêt qu'il serait coupable de ne pas relever et d'analyser.
De par sa quasi hégémonie au niveau local, le parti de L'Entente n'a pas vraiment de souci à se faire, et la relève semble assurée. Ce parti tient la Municipalité avec 4 sièges sur 5 et possède actuellement la majorité absolue avec 32 sièges sur 60, ce qui permet à l'exécutif de compter avec une "garde rapprochée" qui lui permet une très grande liberté pour faire passer ses projets sans réelle opposition.
Les partis et mouvements qui se classent dans la gauche, soit les socialistes, verts et indépendants "tendance gauche", se sont rangés sous la bannière SVI, rejoints par les quelques élus EcoCit qui étaient trop peu nombreux pour former leur propre groupe. Je n'ai pas trop d'inquiétude non plus pour ce groupe hétéroclite au niveau politique, mais qui sont assez nombreux et qui bénéficient de l'arrivée constante de nouveaux urbains dans notre Bourg, devenu ainsi davantage une cité-dortoir lausannoise. Les résultats des récentes votations démontrent d'ailleurs que la commune d'Echallens, à la différence de la majorité des communes environnantes plus rurales, a tendance à voter comme les agglomérations.
Nous avons vu récemment le parti politique UDC, par sa section Gros-de-Vaud, tentait de reprendre pied dans notre commune. Un parti qui est entré dans la législature 2021-2026 en occupant 5 sièges au Conseil communal, mais qui a vu son groupe disparaître suite aux démissions qu'il a subi. Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir sur ce parti, on ne peut que déplorer pour la démocratie que celui-ci ne soit pas représenté au niveau local, alors qu'il est un parti incontournable de la politique suisse. Cela dit, ce parti au départ agrarien du centre souffre de l'image déplorable de sa section zurichoise tendance blochérienne. Un lourd handicap à porter...
Enfin, il y a notre mouvement, Echallens Autrement. Aux dernières élections, nous avons remporté 9 sièges alors qu'il s'agissait d'une première participation, juste après la création du mouvement. Cela nous a permis, durant cette législature 2021-2026, d'avoir un groupe totalement indépendant (ce que n'a pu faire le parti EcoCit, bien qu'ayant placé l'un de ses membres à la Municipalité).
Notre groupe a pu faire passer plusieurs de ses idées au Conseil, et même au niveau de la préparation des prochaines élections, qui passe par trouver de nouveaux candidats prêts à rejoindre les partis et mouvements, nous avons été les premiers à proposer des actions... qui ont été reprises par les autres; ainsi, les rencontres publiques hors des locaux communaux, par exemple.
Comme les autres partis, nous déplorons aussi la décision de plusieurs membres de ne pas poursuivre au-delà de 2026, auquel s'ajoute la difficulté du recrutement. Pour un mouvement de taille modeste, cela pèse assez lourd..., mais cela ne diminue en rien notre volonté de continuer à compter dans la politique locale durant la prochaine législature, bien au contraire.
Ce qui serait dommage pour la démocratie locale serait le scénario d'un Conseil qui ne soit composé que de 2 groupes, celui de la Municipalité et celui d'une opposition de gauche. Une configuration binaire n'apporte que très rarement des débats réellement constructifs, la tendance allant à des combats d'autant plus stériles qu'ils mettent en face un bloc majoritaire garanti de faire passer son programme et une opposition minoritaire qui ne peut faire contre-poids. Comment, dans ce cas, espérer que d'autres voix se fassent entendre? Que d'autres idées émergent spontanément? Ou, pour le dire plus clairement, qu'une démocratie vivante et créative anime notre commune?
À mon avis, il serait très regrettable que la législature 2026-2031 soit une législature qui se limite à gérer les affaires courantes et à imposer des projets issus d'une seule partie de la population, alors que dans le même temps notre communauté aura à faire face à des défis croissants (dérive climatique suite à la destruction du climat tempéré par les activités humaines, problématiques d'approvisionnements en tous genres, biodiversité en voie d'effondrement accéléré, etc.). Pour celles et ceux qui se sentent concernés, c'est le dernier moment pour vous engager, et si vous recherchez un mouvement qui vous laisse libre de vos idées et respecte vos propres valeurs, n'hésitez pas à rejoindre Echallens Autrement (site web ici).